LA CYBERDÉPENDANCE CHEZ LES JEUNES OU LA SURCONSOMMATION DES ÉCRANS
Les jeunes n’ont jamais été aussi connectés qu’aujourd’hui. Pour la majorité ils ont les yeux rivés sur leur écran près de la moitié de leur temps d’éveil. Les élèves du secondaire passent au moins cinq heures par jour en ligne, uniquement à des fins de loisir.
Doit-on craindre des effets nocifs sur leur santé mentale ? Devenons-nous nous inquiété ?
La génération actuelle des 12-18 ans passe beaucoup plus de temps devant les écrans que les générations précédentes. Le temps d’écran a augmenté durant les dernières décennies et cette augmentation s’est accélérée au cours de la pandémie. Même si d’autres facteurs doivent être pris en considération, en général, plus le temps passé en ligne est élevé, plus les risques d’effets nocifs sur le bien-être sont grands.
Les jeunes ont grandi avec une tablette ou un téléphone à la main. La majorité des adolescents ont reçu leur premier téléphone personnel entre l’âge de 11 et 13 ans, d’abord parce que leurs parents souhaitaient garder un lien avec eux en tout temps. Rapidement, l’appareil a pris de plus en plus de place dans leur vie, au point où 80 % des jeunes Canadiens disent le garder dans leur chambre la nuit.
Les filles et les garçons passent la même durée de temps devant les écrans, mais leur utilisation et leur profil sont différents. Les garçons passent plus de temps à faire du “gaming” et à consulter des sites sexuellement explicites Pour les filles s’intéressent davantage aux réseaux sociaux et au clavardage. Pour tous, l’activité la plus populaire est de passer du temps sur YouTube, de regarder des vidéos ou des émissions de télévision. Les vidéos les plus courtes suscitent le plus d’intérêt. On note très peu de lecture d’activités créatives ou de Visio-rencontres, souligne-t-elle. Les adolescents nous disent utiliser leur téléphone avant tout pour socialiser.
Plus les jeunes consacrent leurs temps libres en ligne, plus les autres sphères de la vie comme les relations interpersonnelles, la qualité du sommeil, la pratique d’activité physique, les habitudes alimentaires risquent d’écoper.
Tous ces éléments sont liés au bien-être. Même si on a des interactions soutenantes en ligne et qu’on regarde uniquement des documentaires, il est important de garder en tête que c’est une activité sédentaire.
Plus précisément une utilisation d’écrans de plus de quatre heures par jour pour des activités de loisir serait associée à un risque plus élevé de décrochage scolaire, à de moins bonnes ressources personnelles et sociales, à une quantité de sommeil insuffisante ainsi qu’une moins bonne santé mentale et physique en général. De plus, on rapporte notamment une augmentation des symptômes d’anxiété et de dépression, ainsi qu’un risque accru de développer des symptômes de TDAH.
Les jeunes qui passent plus de temps en ligne, entre 15 et 17 ans, risquent aussi de développer moins de comportements prosociaux, comme l’altruisme ou la tendance à venir en aide à une personne en détresse.
De façon générale, la durée maximale recommandée est de deux heures par jour pour les activités de loisirs chez les enfants de 6 à 12 ans. Nous devons nous attarder au contenu mais plutôt à la pertinence du contenu, au contexte et aux caractéristiques individuelles du jeune
Les médias sociaux suscitent beaucoup d’inquiétudes. Ainsi nous ne savons pas pourquoi les médias sociaux affectent négativement certaines personnes plus que d’autres puisque plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment l’âge les jeunes y sont plus susceptibles, le sexe les filles sont plus touchées, l’intensité de l’utilisation, soit la fréquence, la durée, le nombre de comptes utilisés, le type de contenus consultés. Aussi, que certaines vulnérabilités tel que les personnalité anxieuse, dépressive ou à risque de développer un problème d’utilisation détaille.
Un usage intensif peut donc amener les jeunes à se comparer négativement aux autres, à vivre du mécontentement ou à entretenir un sentiment de privation sociale ou une faible estime de soi… ce qui représente autant de sources d’anxiété.
« Les troubles anxieux et la dépression sont des problèmes de santé complexes qui existaient bien avant l’introduction massive des écrans et qui ont plusieurs causes. Les écrans ne sont et ne seront jamais l’unique cause de ces difficultés.
Ce changement dans les habitudes de vie de la génération actuelle peut préoccuper. Ils semblent aussi passer moins de temps à faire de l’activité physique et à jouer dehors.
LES PISTES DE SOLUTIONS
Au lieu de nourrir un sentiment de culpabilité, on doit plutôt développer chez eux un esprit critique sur l’utilisation du numérique et des changements dans leurs habitudes de vie. Un sondage révèle que 75 % des jeunes Québécois pensent que leur utilisation des écrans est problématique et qu’ils aimeraient utiliser leur téléphone moins souvent. Il y a une prise de conscience, c’est un bon point de départ. Le transfert d’informations peut leur permettre de faire des choix éclairés et de maximiser leur bien-être avec le numérique.
Il n’y a pas de solution magique. Il faut sensibiliser les jeunes au temps qu’ils passent sur les écrans et au type de contenu qu’ils consultent. Le contexte d’utilisation importe aussi. Comment utilisent-ils les écrans durant les repas, au coucher, par ennui … on vise l’instauration de saines habitudes numériques chez les adolescents et ils doivent arriver à se couper des technologies pour se concentrer sur une tâche spécifique. Aussi, que le temps d’écran empiétant sur le sommeil peut affecter leur humeur, que le besoin de voir sans attendre de nouveaux contenus peut mener à une fatigue cognitive et induire du stress. Nous devons discuter avec eux de l’exposition continue aux standards d’image corporelle, de l’utilisation des algorithmes, des considérations économiques des plateformes, de la cyberdépendance et de la cyberintimidation. Nous devons parler aussi des relations sociales. Comme dans quels moments est-il plus opportun de s’exprimer par écrit ou en face à face ?
CONCLUSION
Les parents doivent maintenir des conversations ouvertes, sans jugement, avec leurs jeunes sur leurs activités en ligne. Ceux-ci doivent, sans entrer dans la vie privée de son enfant, on peut s’informer sur les jeux auxquels il joue, quelle plateforme il utilise, quelles interactions il a et comment il se sent. Comme adultes, on doit éviter les remarques stigmatisantes et de ridiculiser les danses TikTok, par exemple.
Si les jeunes éprouvent des difficultés en ligne, ils hésiteront alors à en parler de peur d’être jugés. Il faut accepter que ça se passe et leur faire confiance. Ils sont eux-mêmes critiques de leur utilisation. Les parents peuvent devenir leurs alliés en décidant ensemble des règles à respecter. On ne doit pas démoniser. Les adultes ont aussi à se questionner sur leur utilisation de la technologie pour être des modèles positifs.
Les parents doivent partager des messages sans jugement, sans imposer de mesures, confirme Mme Fitzpatrick. C’est important de limiter l’utilisation par ennui et automatisme et de favoriser une utilisation positive.
Ayez confiance que, si l’on poursuit les efforts de sensibilisation, on va pouvoir aider les jeunes actuelles et futures à devenir des utilisateurs équilibrés.
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